Nos conseils pour préparer la saison de randonnée
« Être enfermée dedans permet de se rendre compte combien on est bien dehors ! » C’est ainsi que Foutrak, ambassadrice de la marque Sidas, analyse avec philosophie la période de confinement. Positive, elle met à profit ces quelques semaines en intérieur pour préparer sa saison de randonnée, en peaufinant ses projets et en rêvant de nouveaux itinéraires. Accompagnée de Lily Running et Brice Sarti, nos 3 passionnés nous livrent leurs conseils pour attaquer la saison de randonnée du bon pied et nous partagent leur coup de cœur pour un itinéraire méconnu mais qui, selon eux, vaut absolument le détour.
LES CONSEILS POUR PRÉPARER LA SAISON DE RANDONNÉE
À l’heure où la nature ne nous a jamais autant manqué, voici quelques astuces à appliquer pour que ces retrouvailles se fassent dans la joie et la bonne humeur. En effet, si en randonnée vos pieds sont vos principaux alliés, autant en prendre soin, avant, pendant et après votre journée de marche. Voici 4 conseils à respecter pour éviter douleurs, ampoules et autres ongles bleus au moment de retrouver les sentiers de randonnée.
LA PRÉPARATION
On ne nait pas randonneur, on le devient. Si avant d’acquérir de la maitrise dans certaines activités, il faut se faire la main ; en randonnée, il s’agit de se faire les pieds. Avant de partir sur de longs itinéraires, l’entrainement est donc de rigueur, tout comme le respect du principe de progressivité dans la difficulté et le tannage de vos pieds. Un petit remède de grand-mère pour rendre la peau très résistante sans l’assécher ? Se masser les pieds les jours précédents la randonnée en alternant chaque jour jus de citron et crème anti-frottement..
L’ANTICIPATION
Mieux vaut prévenir que guérir. Un dicton d’autant plus vrai en randonnée. Pour cela :
- Repérez les refuges, points d’eau et épiceries sur votre carte pour ne pas surcharger inutilement votre sac ou au contraire, vous retrouver à sec.
- Soignez au fur et à mesure en vous arrêtant et en traitant la moindre petite alerte. Attendre le soir pour soigner une ampoule ou un ongle noir, c’est la certitude de ne pas repartir le lendemain !
- Pour prendre soin de ses pieds, il faut être équipé en conséquence. Un kit de soin du pied complet comprend : un gel antifriction pour limiter les frottements, un gel froid de récupération et de petits pansements en silitène-T (seconde peau) très légers et résistants.
LA CONNAISSANCE DE SON MATÉRIEL
Dans votre matériel réside la clé pour prendre un maximum de plaisir sur votre randonnée. Un randonneur bien équipé, c’est donc :
- Un randonneur sans équipement neuf, avec dans son sac, uniquement du matériel qu’il maitrise.
- Un randonneur bien chaussé, avec des chaussures qui ont atteint la moitié de leur espérance de vie, affichant entre 200 et 300 km au compteur.
- Un randonneur avec de bonnes semelles pour assurer confort et amorti sur le long terme.
- Un randonneur qui marche avec des bâtons pour éviter les douleurs de dos et genoux.
LA RÉCUPÉRATION
Sur des itinéraires de plusieurs jours, pour repartir chaque matin du bon pied, la récupération est fondamentale après chaque étape. Pour une récupération optimale :
- S’astreindre à une routine très efficace de quelques petits réflexes détaillés ICI. Au programme, recondionnement de son sac, séchage de ses affaires…
- Prendre soin de ses pieds/Soulager ses pieds avec la réalisation des premiers soins d’ampoules ou ongles noirs, un petit protocole de massage de la voûte plantaire et le chaussage de sandales de récupération pendant que les chaussures sont délestées de leur humidité grâce à de pratiques sèche-chaussures.
Les coups de cœur
Chacun de ces trois épicuriens de la nature pratique la randonnée à sa manière : sur de jolis chemins vallonés ou sur d’abruptes lignes de crête, suivant des GR balisés ou des sentiers escarpés, avec un objectif sportif ou dans une démarche purement hédoniste, seul ou bien accompagnés… Dans ce vaste panorama, ces trois amoureux de grands espaces conservent cependant deux points communs qui les rassemblent : une passion autour de laquelle ils ont développé une véritable expertise et construit leurs projets de vie ; ainsi qu’une expérience et une curiosité qui les ont amenés à découvrir de fabuleux itinéraires de randonnée, hors des sentiers battus. Ils nous partagent leur coup de cœur pour ces itinéraires méconnus mais qui valent le détour. Ceci afin de planifier au mieux votre prochaine expédition !
Foutrak
Citadine éperdue de liberté et de montagnes, Foutrak a un CV de randonneuse long comme les itinéraires qu’elle aime parcourir. Du Mont-Blanc à l’Annapurna, des Glaciers de la Vanoise à l’île de Madère, elle partage sa vision et sa passion du trekking sur un site dédié très documenté et auprès d’une communauté nombreuse et fidèle sur Instagram.
« À la sortie de cette période très morose de confinement, le Tour des Coulmes est pour moi l’itinéraire idéal afin de se reconnecter avec cette nature qui nous aura tant manqué. Accessible en termes de difficulté, abordable d’un point de vue du budget, il a tout de l’itinéraire insoupçonné qui mérite le détour pour un week-end.
Situé dans le Sud-Ouest du Vercors, à la frontière entre l’Isère et la Drôme, le Tour des Coulmes est une boucle très paisible de 39 km et 2000 m de dénivelé positif. Assez peu emprunté, il n’éblouit pas par ses points de vue majestueux puisqu’il demeure assez forestier, mais il permet de reprendre la randonnée en douceur, avec un balisage hyper efficace. Le tout en découvrant un super terroir. La marche est doublée d’une réelle dimension culturelle puisque tu visites de jolis villages, tu t’arrêtes dans des auberges qui régalent de produits locaux et tu fais de super rencontres… »
Brice Sarti
Brice Sarti est « artisan de la montagne ». Guide de profession et fondateur d’A Piuma, il accompagne depuis près de dix ans des groupes sur le GR20. Affichant plus de 60 diagonales à travers l’île de Beauté, il s’est bâti une expérience de la randonnée que peu peuvent revendiquer.
« Même si j’ai déjà randonné à travers le monde, j’ai du mal à conseiller une randonnée plus magique que celles que l’on peut réaliser sur mon île, la Corse. Alors certes, le GR20 bénéficie d’une immense notoriété, mais il demeure une trame principale qui laisse nombre de spots magnifiques sur son passage. Ce que je propose, c’est donc une version plus sauvage et insolite du GR20 en débordant de l’itinéraire classique, en sortant des sentiers battus. Suivre le GR20 mais sans trop y mettre les pieds pour aller chercher des endroits moins connus et moins accessibles. Des lacs suspendus, des lignes de crête, des sommets majeurs habituellement effleurés…
Par exemple, sur les 10 000 randonneurs qui dorment chaque saison au refuge de Ciottulu di i Mori, seule une petite centaine ont la bonne idée de parcourir les 200 mètres qui les séparent de cette ligne de crête depuis laquelle on peut observer un coucher de soleil sidérant … Même chose pour les méconnues pozzines du Renosu, ces pelouses à l’apparence d’oasis qui donnent l’impression d’un green de golf en terrain très minéral et montagneux !
J’en appelle juste à la responsabilité du randonneur : une fois sorti du GR20, il faut vraiment marcher à pas feutrés et regarder où l’on met les pieds afin de ne laisser aucune trace de son passage dans cet environnement sauvage préservé… Enfin, pour atteindre ces variantes en toute sécurité, la lecture de carte est une compétence nécessaire ! »
Lily Running
Ultra-traileuse accomplie et sportive (très) aguerrie, la jeune marseillaise aime courir autant que marcher. Toujours avec le même plaisir, toujours avec le même sourire. Avec son accent dans lequel résonne l’écho des Calanques, elle incite les nombreux passionnés qui la suivent sur les réseaux sociaux et sur son blog, à chausser leurs baskets, à jouer dehors et profiter de la nature qui les entoure avec humilité et respect.
« Le GR70 m’a beaucoup marqué. Pas forcément pour les paysages mais plutôt par les rencontres que j’y ai fait. Le projet est né de façon improbable puisque nous étions dans le train quand Foutrak m’a proposé cette aventure un peu folle de plusieurs jours. J’ai accepté sans trop savoir de quoi il retournait. À l’accoutumée, je préfère les itinéraires plus sauvages, plus escarpés, en haute montagne, mais celui-ci m’a laissé un souvenir impérissable par les découvertes culturelles qu’il a engendré.
Nous avons mis 8 jours à parcourir les 250 km et 7000 m de dénivelé positif qui séparent le Puy en Velay de Saint-Jean du Gard. C’est un GR très roulant, si bien que j’ai couru 90% du temps. Ce que j’ai adoré, ce sont ces rencontres improbables réalisées tout au long de l’itinéraire et qui pour moi font l’essence même de la randonnée. On ralliait de petits centres de village tous plus authentiques les uns que les autres. La beauté des paysages montait crescendo jusqu’à ce point culminant qu’est le Mont Lozère. Pour m’imprégner encore plus de ce GR70, ce fameux chemin parcouru en 1878 par l’écrivain Robert Louis Stevenson, dont il a d’ailleurs hérité du nom, j’ai lu petit à petit, page après kilomètre, « Voyage avec un âne dans les Cévennes ». Une œuvre dans lequel l’auteur raconte sa traversée. C’était drôle de pouvoir faire correspondre ses découvertes avec les miennes, au fil des rencontres, au gré des paysages. »